A free replay

Arboretum de l’abbaye de Pannonhalma (Hongrie)
European night of young creation

Durée : 30 minutes
Avec : Matt Coco, Charlotte Emily, Yoko Fukushima, Carl Hurtin, Foldi Pal, Claudio Stellato, Frère
Langue : français, hongrois, japonais, italien & anglais

Equipées de micros - cravates HF, sept personnes cheminent au loin dans la forêt, se remémorant à voix basse les pensées qui les ont traversées lors de leurs précédentes promenades dans l’Arboretum. Un moine, un jardinier, un danseur… Les voix et les récits se croisent  (des souvenirs en famille, une prière en latin, l’évocation d‘une scène du film « Vertigo » se déroulant dans une forêt de séquoias, une chanson fredonnée des Beatles, etc) faisant résonner ensemble la mémoire du lieu.

Pour augmenter le caractère mystérieux du paysage, le dispositif de cette performance emprunte aux procédés cinématographiques : l’effet loin-près (plan éloigné d’un personnage accompagné par sa voix entendue proche), une machine à fumée, des bruitages qui se confondent avec le paysage sonore réel de la forêt.

En écoute: extraits sonores de la performance

Les maîtres

Théâtre de la ville (Paris)
Dans le cadre de Danse élargie 2012 (projet finaliste)

Durée : 10 minutes
Conception :
Anne-Sophie Turion & Pia de Compiègne

Les maîtres est une performance pour 25 chiens et 24 figurants. À travers la mise en observation de cette micro-communauté, nous avons cherché à mettre en scène une réalité aléatoire, à la fois parfaitement animale et étrangement humaine.

Perdues d’avance

Dans le cadre des Évenements spectaculaires de la Bibliothèque Nationale de France (Paris)

Conception & coaching : Anne-Sophie Turion
Avec : Judith Benita, Francois Barouch, Lucie Boujenah, Olivier Chiron, Valérie Dontenville, Florian Fournier, Eléonore Godeau, Alice Larmagnac, Arnaud Lehesran, Clémentine Niewdansky, Rémi Prin, Elena Roussila, Gala Vanson

Durée : 45 minutes

Comment occuper un lieu trop vaste, trop imposant, trop exposé aux vents? Pendant plusieurs jours, j’arpentais le parvis de la Bibliothèque Nationale de France à la recherche d’une idée. En vain. Ce sentiment d’une tentative perdue d’avance m’apparut finalement  comme un bon point de départ.

Pendant 45 minutes, les participants, encouragés par un coach (moi), investissent le parvis pour trouver “l’Idée avec un grand I”; celle que je n’ai pas trouvée. Chaque comédien est accompagné par sa propre voix off qui décrit en continu sa situation. Leurs gestes, à force de répétition, deviennent comme ceux que l’on fait pour s’échauffer avant un grand défi sportif.

L’échec est ici autant conséquence que point de départ: on tourne en rond, on est comme coincé entre ce qui se passe et ce qui ne se passe pas. Chacun a sa méthode : l’un essaie de “se laisser traverser par une idée”, l’autre a choisi de “laisser mûrir son idée”… Des micro -récits crées à partir d’expressions toute faites, ici appliquées au pied de la lettre (perdant ainsi tout sens figuré).

Le comble du vide

Centquatre – Paris

Conception : Anne-Sophie Turion, Maïda Chavak, Pia de Compiègne

Un décor d’appartement vide est progressivement envahi par de grosses masses noires. Bientôt l’espace est totalement envahi, rendu impraticable. Les masses emplissent les couloirs, surgissent de derrière le bar, se plaquent contre les fenêtres, occupent tous les recoins. Le vide se comble petit à petit, de manière grotesque, mécanique. Des bribes de texte, imprimées sur certaines des masses noires, sont visibles uniquement lorsque ces masses sont suffisamment gonflées. Il s’agit de la retranscription du témoignage d’une syllogomaniaque.

Le processus de deuil consiste à accepter le vide laissé par une perte. Lorsque cette étape ne s’accomplit pas, on comble au lieu de reconstruire. La syllogomanie est une manifestation pathologique de ce blocage :  elle se caractérise par l’accumulation excessive d’objets inutiles et, le plus souvent, sans aucune valeur marchande et l’incapacité à se séparer des objets. L’espace vital du domicile se réduit peu à peu jusqu’à ce qu’il devienne difficile voire impossible d’accéder à certaines pièces.

Je ne suis pas là pour le moment

On/Gallery, Pékin (Chine)
Avec le soutien de l’Institut français

Durée : 20 minutes
Interprétation et traduction live : Marion Bocquet-Appel, Wang Lingyun

Le 17 octobre à 7h50 j’aurai dû être à l’aéroport Charles-de-Gaulle, assise dans la salle d’embarquement pour le vol A398 à destination de Pékin. Le 18 octobre à 8h25 heure locale, j’aurai dû être debout dans la file d’attente de la douane chinoise. Le 26 octobre à 18h00 heure locale, j’aurai dû être en train de parler au micro, face au public venu assister à ma performance, dans une galerie du quartier de Songzhuan. Mais je n’étais pas là.

Dans cette performance, je suis à Paris et le public est à Pekin. Je m’adresse au public par Skype (appel vidéo et chat en direct) et grâce à deux ‟avatars” présents sur place : une interprète franco-chinois et une performeuse. Grâce à un système de pilotage à distance je manipule en direct des sons et et séquences vidéos pré-enregistrées.

La juxtaposition de ces différentes strates narratives racontent mon absence, non sans entretenir l’ambiguité de mon ‟alibi”: le spectateur ne peut finalement démêler le vrai du faux; entre un vol de passeport accidentel et une absence planifiée et établie comme protocole même de la performance.

J’ai rencontré Michael Jackson

École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris

Conception, performance, scénographie :
Anne-Sophie Turion
Régie et interventions plateau :
Jean-christophe Huc, Melvyn Bonnaffé
Création sonore : Michel Benita
Avec la participation (voix/vidéo) de : Bernard Beney, Catherine Lebigre, Barbara Rousch

Durée : 35 minutes

Michael Jackson est mort. Pour certains fans il vivrait encore, caché. D’autres m’ont expliqué que depuis longtemps déjà, un sosie l’avait remplacé. En un demi siècle, il est devenu un mythe inépuisable pour l’imaginaire collectif. Ses images, ses musiques, ses rumeurs, proliférant sans limites, semblent avoir enterré l’homme avant qu’il soit mort. Pendant un an, j’ai tenté de sonder le mythe afin de découvrir où pouvait commencer l’homme. J’ai accumulé, collecté, trié, scruté les fragments de ce gisement médiatique. Cette performance est le fruit de mon enquête, de ma tentative d’épuisement du mythe.