Étant donné une façade

Quartier Choriot-Berriat, Grenoble : Le magasin (CNAC), Grenoble / quartier Longchamps, Marseille : dans le cadre du Printemps de l’art contemporain à Marseille (commissariat Caroline Hancock) / quartier Ménilmontant, Paris : dans le cadre du festival Et 20 l’été.
Avec le soutien de la SCAM
(projet lauréat de la bourse Brouillon d’un rêve)

Durée : variable
Conception : Anne-Sophie Turion, Pia de Compiègne

Par le biais de leur interphone, les habitants d’un quartier décrivent leur intérieur. Le son de l’interphone est amplifié: les récits sont ainsi diffusés directement au public qui se tient au pied des immeubles. Grâce à ces conteurs anonymes et aux bribes d’intimité qu’ils laissent affleurer, les spectateurs peuvent “voir” à travers les façades. Le temps du parcours, l’espace public et l’espace privé se rejoignent. Les récits s’enchevêtrent pour dessiner une série de portraits; portraits de lieux de vie, portraits d’habitants, mais aussi, en filigrane, portrait d’un quartier.

On dirait le sud

. Marseille : Aperçu avant impression, Friche La belle de Mai, commissariat Caroline Hancock
. Paris : Festival de l’inattention, Glassbox,
commissariat Sophie Lapalu
. Aix-en-Provence : Perdez le nord, Hôpital Montperrin / 3bisf lieu d’arts contemporains,
commissariat Diane Pigeau
. Série de posters édités par Immixtion books (en vente ici)
. Publication co-édité par Asterides et les Editions P – 500 ex – distribution Les presses du réel

Dimensions : 68 affichages de dimensions variables

Je ne peux entendre dire “je suis malade” sans que ne se déroule dans mon esprit le refrain chanté par Serge Lama, ni croiser quelqu’un par surprise sans que Patrick Bruel me chantonne ensuite à l’oreille “j’mattendais pas à ça, j’mattendais pas à toi…”. Impossible aussi d’ouvrir mes volets par un matin ensoleillé sans que mon juke-box intérieur ne s’enclenche, comme régi par une mécanique impitoyable : “let the sunshine, let the sunshine in, the suuuuun shine in”.

Depuis quelques années, les neurologues ont mis un nom sur ce phénomène : le “ver d’oreille”. Inspirée par ma propre vulnérabilité face à ces parasites musicaux, j’ai mis au point une méthode de contamination à l’échelle de la ville. Je suis intervenue dans différents quartiers et villes en affichant des bribes de paroles de tubes, toutes époques et tous registres confondus. Mis en scène dans l’espace public, ces mots rejoignent un espace qui leur ressemble ; un territoire commun, des lieux qui appartiennent à tous et à personne (murs, jardins publics, front de mer, etc).

© Gabriel Buret

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Rue Saint-Adolphe

34ème Symposium International
d’Art Contemporain (Baie-Saint-Paul, Canada)

Durée : 20 minutes
Réalisé avec la participation des habitants de la rue Saint-Adolphe et de CIHO-FM

20 août, 20h: le programme habituel de la radio locale  s’interrompt pour permettre la diffusion d’un montage musical que j’ai réalisé. Rue Saint-Adolphe, tous les habitants ont branché leur radio sur la même fréquence : la musique est ainsi diffusé simultanément dans toutes les maisons. Cette bande sonore est réalisée à partir d’extraits de bande originales de films célèbres : E.T, Edward aux mains d’argent, Twin peaks, etc.

La musique se faufile par les fenêtres pour teinte le paysage de la rue d’une étrangeté hollywoodienne. Déambulant dans la rue, le spectateur traverse des scènes étranges: une maison abandonnée, un repas laissé en plan, des buissons  taillés en forme d’animaux dans un jardin un peu trop symétrique, un panier de basket renversé… La rue devient un décor de film. Le réel et sa mise en scène se confondent.

Les saynètes sont uniquement construites avec les matériaux trouvés sur place : objets domestiques des habitants, voitures, outils de jardinages, éclairages.

 

 

extrait de la captation in-situ

L’autre circuit des plaques

34ème Symposium International
d’Art Contemporain (Baie-Saint-Paul, Canada)
Dimensions : 30 plaques de dimensions variables
Matériaux : plaques de linoléum motif marbre, marqueur

Baie-Saint-Paul est un village touristique. On propose aux visiteurs tout un panel d’activités de découverte. Parmi elles ; lecircuit des plaques. Effectivement, des plaques, il y en a beaucoup : hommages, commémorations, repères historiques, architecturaux, géologiques, etc. Les lieux sont sursignifiés.

Je suis intervenue sur les plaques existantes en les recouvrant de linoléum motif marbre sur lequel figurent des textes de longueur variable. Aux évènements historiques et mémorables se substituent des anecdotes personnelles, des scènes observées dans la rue, des paroles attrapées au vol, des histoires que m’ont confié les habitants.

Salade tomates oignons

Supervues, Hôtel Burrhus (Vaison-la-Romaine)
Durée : 3 jours

Avec la participation d’Ylias Touimer, patron du snack Zagora

Zagora est un snack situé à Vaison-la-Romaine. C’est aussi le nom d’une ville, aux portes du désert marocain. C’est le père d’Ilyas qui a eu l’idée de donner ce nom au snack : « il pensait qu’on avait nos racines là-bas, mais en fait il y a eu erreur ».  Il aurait aimé choisir la thématique « désert » pour la décoration de son snack. Mais c’était trop cher ; il a donc opté pour la thématique « New-York ».

Ilyas n’a jamais été à Zagora. De mon côté, après avoir découvert une vielle carte postale de Zagora, j’étais persuadée d’y avoir été étant petite. Mais il y eu erreur, là aussi. Ce paysage où aucun de nous n’a été est devenu notre point de rencontre.

L’intervention est visible via le système de vidéosurveillance du snack dont les images sont rediffusées en direct et en continu dans l’hôtel Burrhus, situé dans la rue d’à côté. Le paysage « infiltré » circule sur les plateaux des clients, ou s’étale en grand sur le sol. Selon l’activité du snack, il s’active, se fige, apparaît ou disparaît. La vidéo est accompagnée de la lecture d’un extrait du livre « Le désert »* par Ylias.

* J.M.G Le Clézio, Gallimard, 1980

Ecouter ici la bande sonore